« Projet Innocence » ; revendiquer le droit à une défense pleine et entière

Laurie Mongrain

1/12/2024

Chers abonnés de Crave, vous pouvez, depuis le mardi 9 janvier, visionner les deux premiers épisodes sur dix de la nouvelle série Projet Innocence.

Quant à l’autre portion du public, vous pouvez les écouter au nombre d’un par semaine sur Noovo tous les mardis à 20 h. Ceux-ci mettent en vedette Guy Nadon dans le rôle d’un renommé superviseur ainsi qu’Émi Chicoine dans le rôle d’une étudiante en droit qui suit un stage à Projet Innocence.

La ligne directrice est précise, rigoureuse, surprenante, accrocheuse, et surtout unique. Bien qu’elle s’inspire d’un réel processus, l’histoire autour de laquelle tourne l’intrigue est purement fictive, et c’est ce qui ajoute à la fluidité de la chose. Aucun tabou ; que des textes profonds et bien écrits.

Le principe est simple, mais complexe à la fois. En effet, la série aborde l’importance pour les accusés, mais aussi pour le système de justice, d’avoir accès à une défense pleine et entière, sous tous ses aspects. Plusieurs sujets y sont traités, notamment le travail du sexe, le racisme, la violence conjugale, l’amour toxique et la criminologie, pour ne nommer que ces derniers.

Le visionnement de presse a eu lieu hier, le 8 janvier, au Centre PHI, en plein cœur du Vieux-Montréal. Nous avons donc eu l’occasion de nous entretenir avec les acteurs principaux du projet, en plus de Fayolle Jean, Sophie Lorain, Blaise Tardif, Claudia Bouvette, et Audrey Roger, tous membres de cette distribution étoile.

Entrevues

Guy Nadon

Parlez-moi de votre personnage…

C’est un avocat, il a une pratique privée depuis longtemps. C’est un gars de 70 ans qui accepte de faire exception, comment dire, à ce qu’il fait d’habitude. Il ne sera pas criminaliste, il va plutôt examiner des dossiers de gens qui ont été condamnés sans avoir joui d’une défense pleine et entière. Bien qu’on dirait que ça veut dire la même chose, ça ne veut pas dire la même chose. Et, alors, ce sont des notions qui, une fois qu’on les additionne, disent : « il faut vraiment que la défense soit impeccable. » Il remet donc en cause, lui, la validité de la justice qui a été rendue. C’est aussi un gars de conviction. Ce n’est pas un avocat qui travaille dans une étude légale chez Martineau Walker ou quelque chose du genre, c’est un loner, un loup solitaire qui a un côté un peu féroce. Quand il décide de croire à quelque chose, quand il décide d’accrocher ses dents dans le derrière d’un dossier, disons qu’il a quelque chose du bulldog. Il va tenir. Alors, il se passionne pour ça. Il est également, en un sens, d’une grande jeunesse, parce qu’avoir de pareilles convictions à l’âge qu’il a, ça veut dire qu’il est resté convaincu de la validité des idées qui l’animent. Et ça, c’est toujours agréable de voir un personnage comme ça, parce qu’il n’est pas cynique, il en a vu d’autres, il sait qu’il y a beaucoup de minables, il sait qu’il y a beaucoup de choses lamentables dans notre société, mais il décide quand même, lui, qu’il y aura quelque chose de bien s’il contribue à faire prévaloir une justice meilleure.

Quel a été votre plus grand défi au niveau des tournages ?

Étant donné qu’il dirige un séminaire dans une université, naturellement, il doit expliquer quelle est la teneur du projet. Il faut qu’il l’explique à ses étudiants. Comme n’importe quoi dans des relations pareilles, il y en a un qui parle puis l’autre écoute. […] Et, puisque c’est dans un séminaire légal, pour l’acteur que je suis, je ne peux pas me dire : « je vais m’exprimer dans mes mots. Si la réplique ne me revient pas parfaitement, je vais le dire dans mes mots », parce que c’est important que légalement les propos que je tiens soient animés d’une grande énergie, mais il faut aussi avoir le réflexe de dire la bonne chose pour n’induire personne en erreur. Alors, il faut connaître les anecdotes, il faut connaître les détails d’un dossier criminel. Il faut connaître à telle date, telle heure. Il faut connaître tout ça, puis c’était ça, mon plus grand défi : être archi préparé.

Quelle scène avez-vous préféré tourner ?

Je pense, de ce que j’ai vu aujourd’hui, comme pour moi c’était neuf, puisque je n’avais rien vu des projections jusqu’à aujourd’hui, que j’ai vraiment beaucoup aimé comme je me rappelais à quel point elle était costaude à faire, c’est qu’il s’en va en prison avec sa stagiaire, puis il veut vérifier s’il a confiance au gars (Anderson) dont il veut prendre en main le dossier. C’est une scène où il y a beaucoup d’ironie au début, de scepticisme de sa part. Il le remet à l’ordre. Tu sens qu’il n’est pas sentimental avec le gars, il se fout même de lui à la limite. Il fait juste : « Objectivement, tu m’intéresses, maison le sujet que tu es, ça ne m’intéresse pas. » Ça, c’était le fun à faire, parce que ça nous dégage de la sentimentalité parfois prévisible de ce genre de scène là. Et, ensuite, il l’invite très gentiment à répondre par oui ou par non et très rapidement à une série de questions qu’il va lui proposer. J’ai vraiment trouvé ce matin que cette scène-là était réussie, je l’aurais même regardé une deuxième fois. Je crois qu’on a touché toutes les bonnes affaires, à la vitesse de fou à laquelle il lui pose des questions.

C’est comme si je faisais : Veux-tu, on va se lancer des couteaux ? On va se lancer des couteaux, on va se les lancer vite, puis sais-tu quoi, on va enlever les manches. Alors, on va aiguiser les couteaux, puis là, on se les lance. Quand je dis : « go », tu m’en lances un et, après, c’est moi qui t’en lance un. Ensuite, je l’attrape sans me faire mal et, toi aussi, tu l’attrapes sans te faire mal. Ça, je me disais que c’était vraiment le fun à jouer. On ne rêve pas de jouer ça, ce sont des scènes de cauchemar pour un acteur, mais quand ça marche, tu te dis que ça valait la peine d’avoir fait ce métier-là pendant toutes ces années-là pour être capable de faire ça aujourd’hui.

Justement, comment était la dynamique sur le plateau ?

Très bien ! Mais ça, en ce sens-là, j’aime ça, parce que je trouve ça le fun quand plusieurs générations d’acteurs se rencontrent. Moi, j’ai connu ça quand j’étais jeune acteur. Je travaillais avec des gens qui étaient plus vieux que moi puis je trouvais ça bien. C’est à la fois bien pour eux et bien pour le jeune que j’étais, puis je le dis souvent. J’ai travaillé, j’ai enseigné pendant des années. Je travaillais parfois sur des films avec d’anciens étudiants à moi et je leur disais : « On s’entend, je t’ai enseigné, mais là, le rapport est différent. En ce moment, on fait partie du même syndicat. Moi, j’y suis entré dans les années 70, toi tu viens de rentrer dans les années 2000, mais on fait le même métier. Il n’y a pas de rapport hiérarchique. On joue sur la glace en même temps. Quand on attaque, mets-moi pas off scène (rires). Rentre ta réplique. »

Avez-vous d’autres projets à venir ?

Il y a peut-être des choses au mois de mars, mais ce n’est pas encore définitif. Je n’ai pas encore terminé de lire et il n’y a rien de signé encore, mais ça reste une possibilité.

Finalement, quelle est votre plus grande fierté en lien avec Projet Innocence ?

C’est de donner une noblesse à un métier qui est souvent décrié, parce que c’est important. C’est important qu’il y ait des gens qui défendent les gens. Parfois, il y a des avocats qui défendent des ordures. Moi, j’ai déjà connu quelqu’un qui voulait faire son droit parce qu’il souhaitait travailler pour les Hell’s Angels… (rires). Ce sont des choix, mais c’est le fondement même de notre démocratie. C’est-à-dire qu’à partir du moment où tu es accusé, tu ne peux pas être condamné parce que le tribunal populaire dit que tu es un croche. Il faut le prouver ! Et la tentation du tribunal populaire, elle existe en ce moment, alors il faut demeurer vigilants.

Emi Chicoine

Parle-moi de ton personnage…

Mon personnage, c’est Stella. C’est un peu comme une petite première de classe, une perfect girl qui veut toujours avoir la bonne réponse. Moi, je la compare à Hermione dans Harry Potter, dans le sens où elle lève toujours la main, elle veut toujours avoir la bonne réponse. Elle est un peu en compétition avec les autres quand ils ont une bonne réponse aussi. Comme on va voir avec Bénédicte, même si on l’a déjà vu s’installer, il va y avoir une compétition qui va devenir de plus en plus intense. C’est donc vraiment une fonceuse, à qui l’on va parfois dire de se calmer les nerfs, de ne pas aller trop loin. Elle va sneak out, elle va aller vers les trucs qu’elle n’a pas trop le droit, parce qu’elle veut aller plus loin que les autres.

Quelle scène as-tu préféré tourner ?

Il y a une cascade un moment donné, dont je ne peux pas révéler la raison, mais comme une scène de bataille le fun dans laquelle j’ai fait plus de cascades que j’étais censée faire, alors ça, c’est vraiment agréable à tourner, des trucs que tu ne feras jamais dans ta vie. Par exemple, te battre. Quand je suis amenée à sortir de ma zone de confort, ça me fait vibrer. Les scènes d’adrénaline aussi. J’ai eu à jouer une scène dehors, la scène finale que je ne peux absolument pas décrire, mais elle était le fun à faire. J’ai aimé toutes les scènes. Sinon, juste les scènes qui m’ont amené à travailler avec Guy Nadon. Il est tellement professionnel, c’est cool à faire. C’est certain que les scènes où j’échangeais avec lui puis que j’apprenais sont dans mes moments préférés aussi.

Justement, comment était la chimie sur le plateau ?

Ah, c’était le fun ! Surtout les jeunes, on s’est vraiment bien entendu. Les quatre, on avait vraiment beaucoup de plaisir. Moi, j’étais plus là, alors j’avais plus de scènes avec des adultes et quand ils arrivaient, j’étais genre : « Yeah, des jeunes (rires) ! Mes semblables ! » Sinon, avec Guy, je me suis super bien entendue, on avait une belle chimie. C’était beau. On était vraiment capable de bien échanger nos textes. Avec Fayolle aussi que je connaissais déjà un peu. C’était juste le fun de le retrouver, puis de parler avec lui. Bref, c’était vraiment une belle équipe de tournage.

Quel était ton plus grand défi au niveau des tournages ?

Les textes ! Il y avait beaucoup de textes, avec des termes compliqués de criminalistes, en mode : « elle a été condamnée, na na na. » Il fallait en plus que je comprenne ce que je disais. Il y a des fois que j’étais amenée à dire des trucs, des mots dont je ne comprenais pas trop la signification ou la situation dans laquelle je le disais. Par chance, j’ai des amis qui étudient en droit ainsi qu’une tant avocate, alors je ne me gênais pas pour les appeler, pour essayer de comprendre. Je faisais mes petites recherches, ma première de classe à l’extérieur d’une classe pour mieux gager tout ça, mieux comprendre ce que je disais pour que ce soit crédible en fait.

Quelle serait ta plus grande fierté en lien avec ce projet-là ?

Ma plus grande fierté ? C’est de l’avoir fait (rires), parce que c’était quand même un gros cinquante jours de tournage. Cinquante jours, ouais ! Beaucoup de textes à apprendre, beaucoup de travail. Peu de sommeil, des petites nuits courtes. Rentrer chez moi, devoir apprendre me stextes, prendre ma douche et aller me coucher parce qu’il ne me reste pas beaucoup de temps de sommeil comme ils venaient me chercher à 4 h. Alors, tout ça, c’était un grand défi. C’était mon premier lead aussi, je voulais bien le faire. Je suis habituée à avoir un petit rôle cool, relax, le fun, qui me permt de niaiser, mais avec celui-là, il fallait que je sois un peu l’exemple pour les autres jeunes. Les deux gars par exemple n’avaient pas beaucoup tourné, alors j’essayais de les aider avec les trucs qu’ils ne comprenaient pas qui se passaient. Être plus mature aussi sur un plateau, j’étais moins habituée. D’être plus responsable, d’avoir moins le temps de niaiser comme je devais apprendre ma prochaine scène. D’être calme en fait. Guy est ultra professionnel, alors il fallait que j’accote ça, que j’accote Guy tout le temps. Je ne pouvais pas le décevoir. Je ne pouvais pas manquer des lignes, il fallait que je gère.

As-tu d’autres projets qui s’en viennent ?

Il y a l’Oeil du cyclone qui sort ce soir (lundi 8 janvier) à la télé, puis la saison 4 qui va commencer début février. Donc oui. Sinon, c’est assez tranquille pour le moment, j’ai fait des auditions, alors c’est tout à voir.

Finalement, en ce sens, à quoi peut s’attendre le public pour la quatrième saison de l’Oeil du cyclone ?

Un déménagement, parce que, vu que je faisais Projet Innocence, je pouvais moins être sur l’Oeil du cyclone, alors je vais déménager avec mon chum, je vais encore être là. Il y a un chien, il y a un bébé. Mon père dans l’histoire a un bébé avec sa blonde, ma mère adopte un chien. Bref, c’est encore un beau petit cyclone de bordel (rires).

Fayolle Jean Jr.

Parle-moi de ton personnage…

J’interprète Anderson Jean-Louis, un ex-membre de gang de rue. Il a été accusé du meurtre de Vickie Tremblay, puis il a toujours clamé son innocence. Il a été accusé pour 25 ans de prison et ça fait 13 ans. Il demande l’aide du Projet Innocence avec de nouvelles preuves pour le sortir de prison.

Quel a été ton plus grand défi au niveau des tournages ?

Ce sont de grosses journées, bien chargées aussi émotionnellement. Moi, je suis surtout en prison tout le long, alors c’est très chargé puis il y a plusieurs scènes qui se déroulent dans cet univers, alors ça a été ça le plus gros défi, mais ça a toujours été super agréable. On était super bien dirigés et la dynamique était plaisante. Donc, j’étais toujours excité d’arriver sur le plateau pour jouer, parce que c’est un personnage super intéressant à incarner.

Quelle scène as-tu préféré tourner ?

J’ai aimé toutes les scènes, mais la scène de fin du premier épisode occupe une place de choix dans mon cœur, comme c’était la première scène que je tournais avec Guy Nadon. Alors, c’était vraiment intéressant.

Justement, comment as-tu trouvé l’expérience de tourner avec Guy Nadon ?

Incroyable ! Incroyable et c’est ça que j’aime, de travailler avec des gens d’expérience qui sont excellents, et qui sont des « monstres » comme comédiens ; c’est que je suis toujours là comme en observation pour voir comment ils travaillent et quelles sont leurs méthodes. On ne finit jamais d’apprendre dans ce métier-là, puis autant je regarde comment travaillent les jeunes, mais quand on a des gens comme Guy Nadon, Guylaine Tremblay ou Widemir Normil, j’aime pouvoir les regarder travailler et faire : « Qu’est-ce qui fait en sorte qu’ils sont encore là après tant d’années ? » On les voit à la télévision oui, on voit le résultat final, mais de constater comment ils sont sur le lieu de tournage, c’est ce qui m’intéresse.

Finalement, outre Projet Innocence, as-tu des projets à venir ?

Là, il y a Le pacte saison 3, une série jeunesse, qui va sortir bientôt. Sinon, on reprend la pièce M’appelle Mohamed Ali qu’on avait jouée au Quat’Sous. On va la jouer au TNM (Théâtre du Nouveau Monde). Il va aussi y avoir une autre pièce qui s’appelle Le Père, avec Marc Messier, que je tournerai par la suite au TNM.

Sophie Lorain

Parle-moi de ton personnage…

Le personnage de Gabrielle Girard, c’est une avocate de formation qui a travaillé comme criminaliste dans un grand bureau d’avocats et elle dirige maintenant le Projet Innocence à l’université. Puis, pour ce cas-là bien précis, elle est allée chercher un de ses anciens collègues qu’elle invite à l’université pour participer au Projet Innocence qui n’est pas du tout pédagogue (rires), mais qui, bon, est un excellent criminaliste et qui va engager des étudiants dans une voie où inévitablement ils vont travailler très fort pour essayer de résoudre le cas d’Anderson.

Pas « juste » à titre d’actrice, mais globalement, quel était ton plus grand défi lié à cette série-là ?

Ce qui nous plaisait beaucoup à mon partenaire Alexis et moi dans Projet Innocence, c’est qu’on est dans un monde où on essaie beaucoup en ce moment de faire revenir les jeunes vers la télévision. Étonnamment, probablement pour une certaine partie de la population, mais pas pour nous, on savait qu’avec le projet Désobéir : le choix de Chantale Daigle, on réussirait un peu à faire ce qu’on appelle du co-viewing, c’est-à-dire d’avoir un auditoire plus vieux qui suivrait la série avec les plus jeunes, parce que beaucoup de jeunes — femmes, en particulier — pensent que le droit à l’avortement est un droit qui est acquis sans problème, et que c’est tombé du ciel. Alors, je pense que les gens un petit peu plus âgés ont amené du monde à regarder la série puis à découvrir ça. Puis là, dans le cas qui nous concerne, on voulait ramener encore une fois des jeunes à l’écran, mais pas dans une série jeunesse ; dans une série où ça les implique eux, où ils sont très proactifs. Et que dans les personnages dans lesquels ils sont en mesure de se projeter et de se reconnaître, que ce soit un thriller en même temps pour eux et en même temps pour un auditoire un petit peu plus âgé qui serait peut-être de l’âge, par exemple, de Guy Nadon, soit plus adulte. Donc, d’avoir ces univers-là avec non seulement les jeunes avec des gens plus âgés, mais aussi des pensées, des réflexions et des jugements qui sont plus contemporains, différents puis qui clashent avec ceux par exemple que le professeur Coupal amène dans la classe. On voit qu’on n’est pas du tout à la même place (rires), et c’est ça qu’on trouvait le fun au niveau dramatique.

Et ta plus grande fierté ?

Je crois que c’est d’avoir réussi à faire une belle équipe avec Alexis. Je pense qu’on a réussi à faire une belle équipe de comédiens, à avoir une autrice aussi talentueuse que Nadine Bismuth, Catherine Therrien qui a fait une très belle job, puis de jeunes acteurs motivés et motivants. Aussi, le fait d’avoir eu un Guy Nadon très willing de participer à ce projet-là. Je pense que ça a été une belle fierté, oui.

Justement, comment as-tu trouvé le fait de travailler avec lui ?

C’était une première pour Alexis et moi, Catherine je pense aussi que c’était sa première fois. C’est un acteur fabuleux premièrement qui a joué des rôles bien plus complexes que celui d’Armand Coupal, mais qui se prête au jeu. C’est un rôle qui a l’air facile comme ça, mais qui ne l’est pas, parce que ça baigne à la fois dans le monde universitaire, donc c’est comme s’il nous donnait un cours, mais, en même temps, très émotif, en même temps, il est mal engueulé, il est champ gauche, pas pédagogue. Il réussit à couvrir toutes ces zones-là de façon spectaculaire, alors moi, j’étais très contente de l’avoir. Il faut dire aussi qu’il a le tonus et la drive pour jouer ça.

Finalement, as-tu d’autres projets qui s’en viennent ?

Pour l’instant, c’est notre bébé et on est en développement pour une deuxième saison.

Blaise Tardif

Parle-moi de ton personnage…

En fait, moi, je joue l’inspecteur Maxime Amyot. Je fais donc un duo de polices avec Noémie Godin-Vigneau qui interprète Sylvie Nault que l’on a pu apercevoir un peu plus que moi jusqu’à maintenant. On était pas mal chargé de l’enquête sur le meurtre de Vickie.

Quel a été ton plus grand défi au niveau des tournages ?

En fait, ce n’était pas tant un défi qu’un plaisir que j’ai trouvé dans le fait qu’on joue sur deux époques. Le meurtre en tant que tel de Vickie se passe en 2010, puis on est environ 14 ans plus tard, soit en 2024. Il y avait donc quelque chose d’agréable je trouvais dans le fait d’être vieilli un peu pour 2024 puis rajeuni pour 2010. Je trouvais ça bien le fun et c’était toujours fait avec beaucoup de subtilité. J’ai trouvé ça bien intéressant.

Sinon, ça a été un super beau tournage avec une équipe en or et, vraiment, une belle rencontre avec Noémie, ma partner. Avant ce projet, je ne la connaissais que très peu, mais on a beaucoup cliqué ensemble, ça a été vraiment le fun.

Quelle scène as-tu préféré tourner ?

Il y a une belle scène, dans le deuxième épisode je crois, dans laquelle Noémie arrive puis elle est avec Benoît Brière dans une espèce de bar. On a tourné une autre scène qui se passe dans le même lieu où on est les trois réunis et il nous demande ce dont on se souvient de l’enquête. J’ai trouvé cette scène-là bien agréable à faire, parce que le personnage de Noémie, Sylvie, s’énerve un peu, alors j’essaie de la calmer. Il y avait donc plusieurs éléments qui m’ont fait trouver cette scène-là bien cool à jouer.

Outre Projet Innocence, quels sont tes projets à venir ? Je sais qu’il y a notamment Discussions avec mes parents

Oui, Discussions on revient, c’est officiel en fait, pour une septième et dernière saison. Je crois que les tournages vont avoir lieu un peu plus tôt que d’habitude, soit au début du printemps. J’ai aussi tourné dans un film qui s’appelle Vous n’êtes pas seuls dont le tournage s’est fait un peu en même temps que Projet Innocence, mais ça va aller à cet été avant qu’il prenne l’affiche. Ça, je jouais un propriétaire de pizzéria, un père de famille. Ça a été un beau tournage aussi. Sinon, côté tournages, c’est tout pour l’instant, mais entre-temps, je fais beaucoup de voix, je fais du doublage, de la surimpression vocale, des voix de pub, et cetera. Il faut dire que c’est pas mal un retour au travail aujourd’hui aussi et je suis content. Je trouve que c’est un beau retour, un beau visionnement. Et j’ai une audition le fun tantôt. Non, vraiment, c’est une belle rentrée.

Claudia Bouvette

Parle-moi de ton personnage…

J’interprète le rôle de Vickie Tremblay, l’ex d’Anderson, et elle se fait tuer. C’est un personnage intéressant, parce qu’elle a des apparitions sporadiques qui sont toutes des flashbacks. Alors, le temps que j’ai joué est plutôt limité, mais c’est un personnage qui a quand même beaucoup de substance. Elle avait aussi un thème qui lui appartient, mais qui n’est pas vraiment exploité comme ce n’est pas le sujet principal. Je trouvais ça super intéressant de développer ce personnage-là et de lui donner toute la place qu’elle méritait dans ce show-là. Puis, c’est quand même un rôle qui n’était pas évident à jouer, comme c’est une réalité qui est fucking triste et que je ne connais pas beaucoup. Je ne connais pas vraiment le domaine, mais j’avais envie de bien le représenter sans lui donner uniquement le rôle de la victime, car ce n’est pas juste ça. Vickie, c’est vraiment une femme qui a une tête sur les épaules, de l’ambition puis qui est plus que seulement une victime. Elle a de l’ambition, elle a des plans, puis elle a de la fougue, alors ce mélange-là, je l’ai trouvé super le fun.

Justement, as-tu eu une préparation spéciale pour arriver à incarner Vickie ?

J’aurais aimé en avoir une. À la base, j’avais rencontré quelqu’un qui avait déjà fait du travail du sexe et j’aurais aimé pouvoir aller prendre un café, mais ça n’a pas adonné. Les tournages ont commencé assez rapidement. Par contre, je suis allée voir plusieurs entrevues, autant accordées par des travailleuses du sexe que par des proxénètes. Alors, de voir l’envers et la relation que tu crées avec ton pimp et l’emprise que ça peut représenter, c’est quand même intense. J’ai donc essayé de comprendre le plus possible les enjeux que ça représente.

Quelle scène as-tu préféré tourner ?

C’est une bonne question ! Je crois que c’est la scène où je me fais tuer. Je l’ai aimée, car c’était un gros défi. Ça me stressait, parce que je n’avais jamais eu à jouer ça, un dix secondes avant que tu meures. Alors, c’était full intense, je ne savais pas trop à quoi m’attendre et ça me stressait, mais j’ai vraiment aimé. Ça a été un beau défi.

Outre Projet Innocence, quels sont tes projets à venir ?

Là, je suis de retour à fond dans la musique. Je suis donc à l’étape du processus créatif en ce moment puis c’est un long processus qui est vraiment le fun et ardu, parce que c’est intense. Mais là, je suis là-dedans, alors c’est beaucoup un retour vers la musique. Dans ma vie professionnelle en ce moment, c’est donc la musique et Projet Innocence, mais c’est la musique, mon principal objectif.

Qu’est-ce qui s’en vient à ce niveau-là en terminant ?

Actuellement, je suis en exploration. J’essaie différents sons, différents thèmes, je fais appel à ma créativité. Cependant, j’ai vraiment envie de collaborer avec plein de gens et c’est ce qui se passe, je collabore avec beaucoup d’artistes super talentueux, et plein d’amis aussi.

Audrey Roger

Parle-moi de ton personnage…

Alors, Bénédicte, je dirais que c’est une femme qui est issue d’un milieu qui n’a pas beaucoup d’argent à la base contrairement à ses collègues de travail. Elle a donc dû travailler beaucoup plus fort [qu’eux]. On peut aussi le constater par son attitude qui est d’une nature beaucoup plus téméraire, elle a quelque chose à prouver. Enfin, elle est une femme assumée et très déterminée.

Quelle scène as-tu préféré tourner ?

Ma scène préférée que j’ai tournée est placée vers la fin de la série. Dans celle-là, je me fais vraiment brasser. Alors, c’était une scène vraiment physique avec des cascades. Moi, j’adore quand ça brasse. Il y a toutes sortes d’émotions qui viennent vraiment naturellement et je crois qu’en effet, c’est ce que j’ai préféré jouer.

Quel a été ton plus grand défi au niveau des tournages ?

Le vocabulaire ! Dans cette série, il y a tellement de mots qui ne sont pas dans mon vocabulaire quotidien (rires), alors ça a quand même été un bon défi. Aussi, pour être sûre de savoir ce que je disais, j’ai fait de la recherche sur ces mots-là. Ça m’a permis d’assimiler de nouveaux mots et de mieux comprendre mes textes, mais ça demandait beaucoup de travail pour rendre le tout crédible.

Finalement, outre Projet Innocence, as-tu des projets à venir ?

À part Projet Innocence, il y a Sortez-moi d’ici ! qui va sortir le 3 mars. Et, en ce moment, c’est la saison d’auditions, donc on va voir ce qui m’attend pour la suite.

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Laurie Mongrain

Photographe

Mélodie Robitaille

Journaliste

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