Festivités réussies pour la 25e édition du Gala Québec Cinéma !

Mélodie Robitaille

12/13/2023

Dimanche, le 10 décembre dernier, avait lieu la 25eme édition du Gala Québec Cinéma.

D’abord diffusée sur les ondes de Radio-Canada, cette célébration de notre univers cinématographique effectuait son grand retour, cette fois, à Noovo, après une pause de trois ans. Pour l’occasion, plusieurs artistes et artisans étaient réunis afin d’honorer la culture d’ici. Une soirée forte en émotions, au cours de laquelle plusieurs d’entre eux ont pu voir leur talent être souligné.

Nous y avons réalisé ces entrevues, tant sur le tapis rouge en début de soirée qu’en salle de presse après l’annonce des gagnants, que voici.

Entrevues : tapis rouge

Guillaume Cyr

Vous êtes en nomination pour le rôle d’Adam dans Arsenault et Fils. Qu’est-ce que cela vous fait ?

Je suis très touché. D’un, parce que c’est un film que j’ai beaucoup aimé faire et qu’on a attendu longtemps le faire. On a essuyé beaucoup de refus avant de rentrer en production. C’était la première fois que j’avais un lead aussi dans un film. Et, je ne sais pas, une espèce de film avec des pick-up et des guns, c’est un rêve de ti-cul d’avoir fait un film comme ça. Le tournage a tellement été magique et juste d’être reconnu par mes pairs comme étant dans les belles interprétations qu’on a eu cette année, je suis vraiment touché.

Qu’est-ce que vous trouvez le plus difficile dans le métier d’acteur, en ce moment ?

En ce moment, c’est de voir à quel point il y a des coupures partout. Je trouve que la culture, en ce moment, est un peu en danger. Donc, il va y avoir de moins en moins de job, de moins en moins de productions. C’est un petit peu épeurant. On a l’impression d’être un peu devant un gouffre, mais on ne sait pas à quel point le gouffre est profond.

Quels sont vos projets à venir ?

En ce moment, je tourne une super belle série qui s’appelle Belle fleur. C’est la nouvelle série de Sarah-Maude Beauchesne, qu’elle a écrite avec son copain Nicolas Morel, et qu’elle a fait réaliser par Jeanne Leblanc. J’ai joué dans plusieurs de ses films, donc ce sont des retrouvailles avec Jeanne cette série-là. Aussi, en janvier, il y a Le bonheur 3 et Léo 5 qui vont être diffusés, puis Lucie, Grizzly et Sophie qui est un gros film qui va sortir en février.

India Desjardins

Vous êtes en nomination pour le film 23 décembre. Qu’est-ce que cela vous fait ?

En fait, ça fait plaisir, parce que c’est le prix du public puis il y a Virginie [Fortin] aussi comme révélation. Je trouve vraiment que c’est ma révélation. Puis, le prix du public, c’est sûr que ça fait toujours plaisir. C’est surtout tous les messages que le public m’a envoyés, ces temps-ci, c’est surtout les gens qui m’envoient des messages comme quoi ils écoutent le film cette année et que c’est devenu leur classique. Ça, ça me fait vraiment plaisir et, ce soir, je trouve que c’est la fête de tout le monde, c’est la fête du cinéma.

Comment avez-vous eu l’idée de réaliser ce film-là ? Qu’est-ce qui vous a inspiré ?

Ma famille et moi, on a vécu un Noël chamboulé et puis ç’a été le déclic qui m’a inspiré ce film-là.

Quels sont vos projets à venir ?

Je suis en train d’écrire quelque chose de nouveau, donc on espère que ça va voir le jour. Un nouveau film dans les prochaines années.

Mitsou

Pour toi, quelle importance a le cinéma du Québec ?

C’est une des belles industries qui permet de faire parler notre culture, notre langue. Et, étant la petite-fille de Gratien Gélinas, qui est un peu le père du théâtre québécois et qui a fait le premier film canadien en couleur, c’est une fierté de voir à quel point cette culture-là a évolué avec le temps.

Si tu avais à choisir un film parmi les cinq qui sont en nomination ce soir comme étant ton petit coup de cœur personnel, lequel serait-ce ?

Le temps d’un été ! Je trouve que c’est un film avec de très beaux dialogues, un bon scénario, très, très bien shooté aussi, belle direction artistique, belle direction de comédiens aussi, auquel on croit. Donc, j’ai aimé tout de ce film. J’ai eu un petit coup de cœur aussi pour Arsenault et Fils. J’ai trouvé ça surprenant.

Quels sont tes projets à venir, dans quoi peut-on te voir prochainement ?

Je termine ma tournée avec Pierre Lapointe à Québec et on fait ça jusqu’à Noël.

Pascal Plante

Tu es en nomination pour la réalisation de ton film Les chambres rouges. Qu’est-ce que ça te fait ?

C’est super cool ! En fait, le film a aussi eu beaucoup de nominations du côté technique, donc évidemment le travail du cinéaste de faire un film, c’est aussi de travailler en équipe, donc j’étais surtout content pour les comédiens et comédiennes principales qu’au niveau technique. Donc, dans le fond, il y a eu une nomination au scénario, à la réalisation et pour le film. C’est une belle reconnaissance de l’industrie. Je pense qu’on a fait un film qui était un peu particulier, un peu champ gauche voire, donc qui soit comme ça pris à bras ouvert, pendant un gala comme ça, c’est vraiment très cool.

Qu’est-ce qui a été le plus difficile dans l’écriture du scénario ? Ce n’est pas un sujet tellement connu, donc, pour le transposer avec autant de réalisme, quel a été le plus grand défi ?

Le grand défi d’écriture de ce film-là, ç’a vraiment été de me plonger, la recherche en fait. Moi, j’adore les films que je vais chercher de l’extérieur vers l’intérieur, au lieu de faire des films qui partent de moi et de mon vécu. Je m’inspire du vrai monde, mais le vrai monde, il faut en faire un film de façon responsable et faire beaucoup de recherches. En occurrence, c’est un sujet qui est très dark, la traite humaine. En plus, on était en pandémie quand je l’écrivais et je me fais une liste de musique, comme le moodboard musical du film. En gros, j’écrivais ce film-là dans le noir avec du métal dans les oreilles, donc c’était un peu déprimant. Il faut garder une énergie de marathonien quand tu écris un scénario, donc c’était dur d’aller puiser dans une noirceur, dans un sujet aussi sombre jour après jour. Donc ouais, je dirais que c’était ça le plus gros défi.

Qu’est-ce qui vous a fait arrêter votre choix sur Juliette Gariépy et Laurie Babin pour incarner les rôles principaux dans ce film ? Qu’est-ce qui est venu vous chercher ?

Juliette et Laurie, c’est les deux comédiennes qu’on a auditionnées, donc en bonne et due forme. C’était les plus convaincantes pour les rôles. Juliette, ça a été assez rapide, on a eu un coup de cœur tout de suite. On voyait le personnage en elle assez vite. Moi, je n’écris pas avec des acteurs en tête, donc j’aime me faire confronter par le réel lors du processus de casting. Mais Juliette, on a rapidement eu un coup de cœur et ça a fonctionné. Pour trouver Clémentine, ça a été plus ardu. Il y a eu beaucoup de monde, on a eu un rappel d’auditions pour voir la chimie entre les deux filles. Et ultimement, ce qui m’a convaincu, c’est la chimie entre les deux filles. Elles sont assez contrastées, mais en même temps il y a vraiment quelque chose qui fonctionnait, je trouvais.

C’est votre frère qui a fait la bande sonore originale du film. Était-ce prévu depuis le début ou vous êtes-vous dit « Je vais aller demander à mon frère, parce qu’il connaît mon univers créatif » ?

Mon frère, il me connait bien. Il m’a souvent envoyé des maquettes musicales pour des films précédents. C’est la première fois qu’il fait une bande sonore aussi élaborée pour un film. C’est quand même 38 minutes de musiques originales orchestrales, donc c’est vraiment un très, très gros mandat, mais j’avais travaillé avec lui dans le passé ; à capacité vraiment moindre, mais sur mes films précédents, toujours des petits trucs à droite et à gauche. Ça fonctionne toujours bien avec mon frère, il me connaît. On n’a pas besoin de faire plein de rencontres pour se mettre sur le même diapason. Je lui dis : « OK, j’aimerais que la musique, ça soit un mélange de musique baroque, de noise, de métal et d’électronique. Et je veux une mélodie qu’un enfant de quatre ans peut fredonner. » Il va partir avec ça et ça va bien sortir. Ensuite, on va le retravailler ensemble, certains petits trucs, mais y’a l’avantage qui me connait.

As-tu des projets à venir, sur lesquels tu travailles ou dans lesquels on peut te voir prochainement ?

Oui, effectivement, j’ai un scénario qui est très présentable et partageable, pour d’éventuelles demandes de subventions. Ça va être complètement différent, je crois qu’à date, tous mes films ont été assez différents les uns des autres. Ce serait un film d’époque, donc complètement autre chose.

Henri Picard

Tu es en nomination pour ton rôle dans le film Le Plongeur. Qu’est-ce que ça te fait ?

C’est un peu irréel que ça arrive tôt comme ça, mais c’est tellement un projet qui a une place spéciale dans mon cœur. C’est une histoire que j’ai vécue, une vraiment belle expérience dont j’ai beaucoup appris, donc d’être en nomination pour ça en particulier, c’est vraiment un cadeau et je ne le prends pas du tout pour acquis.

Est-ce que ça te fait bizarre de te retrouver en nomination dans la même catégorie que ton père, bien qu’on doive souvent te poser cette question (rires) ?

(Rires) Ouais, mais je ne peux pas m’en sauver, il est toujours là. Pour vrai, c’est cool. Je ne pense pas que ça arrive souvent. Je crois même que ce n’est jamais arrivé, un père et son fils qui sont en nomination dans la même catégorie. Mais non, c’est cool, parce que je suis vraiment fier de ce qu’il a fait. Je me disais que c’est sûr que si j’étais en nomination, c’était sûr que ça allait être contre lui, parce qu’il a tellement fait une belle job dans sa proposition de rôle. Je suis réellement fier de lui.

Vous avez déjà participé au même film, Les Rois mongols. Comment était-ce d’avoir son père comme réalisateur et d’être à la fois son fils et un acteur ?

Il y avait des facilités et des difficultés, c’est sûr que parfois, il s’est permis d’être plus sévère avec moi, parce c’est mon père et qu’il sait que je l’aime et que je sais qu’il m’aime. Mais on a réussi à garder cela très professionnel. Il me parlait comme il parlait aux autres acteurs.

As-tu des projets à venir ? Dans quoi peut-on te voir prochainement ?

Il y a des tournages qui s’en viennent. Il y a la saison deux de Lac Noir et Indéfendable qui sortent, mais le reste, c’est des tournages qui arrivent bientôt, dont la troisième saison de Cerebrum.

Léane Labrèche-Dor & Mickaël Gouin

Qu’est-ce que ça te fait d’être en nomination ce soir ?

Léane : Je ne sais pas trop. Même que, quand je rentrais à la guérite, il me disait « Pourquoi venez-vous ? » et je répondais « pour le spectacle » (rires). Dans ma tête, je ne suis pas vraiment en nomination, c’est plus le fun qu’il y ait un gala et je suis contente d’être là.

Il y a eu une pause de trois ans entre le dernier gala Québec Cinéma et celui d’aujourd’hui. Qu’est-ce que vous pensez que ça fait à l’univers cinématographique de ramener un gala comme ça, qu’on avait étiqueté aux oubliettes ?

L : Moi je trouve que c’est vraiment important…

M : C’est tellement important et nécessaire. Je ne veux pas te couper, mais ne serait-ce que pour le Québec, pour la nation québécoise, je pense que c’est important. On vit à travers la culture, il faut que le cinéma québécois reflète la culture québécoise. C’est important qu’on se célèbre et qu’on célèbre le Québec.

L : Et ça donne la vitrine à plein de films. Au même titre que moi, je ne suis pas super à jour dans la musique, mais quand j’écoute l’ADISQ, j’entends plein d’affaires comme « Ah, je n’ai jamais entendu ça ! Oh, dans les révélations, je ne le connaissais pas. » C’est la même chose pour le cinéma. On doit aller voir le cinéma d’ici, on a déjà de la misère à en faire. On est des pirates, on est en train de gagner des batailles à chaque fois, donc je trouve ça bien intéressant qu’il soit de retour.

Dans quels projets peut-on vous voir prochainement, de manière respective ?

L : C’est plus Mickaël qu’on va pouvoir voir prochainement.

M : Bête noire saison 2 qui s’en vient, et j’en suis vraiment fier. J’ai eu beaucoup de fun avec ça. Sinon, il y a une série américaine qui s’appelle The Sticky qui va sortir sur Amazon Prime en 2024, prochainement. Il y a aussi des trucs théâtraux.

Steve Laplante

Qu’est-ce que ça vous fait d’être en nomination ce soir ?

Ça fait chaud au cœur, parce que les gens ont voté et, ouais, c’est une belle tape dans le dos.

Est-ce difficile de commencer comme acteur quand on vient de l’extérieur de Montréal, comme vous venez de Drummondville ?

J’ai étudié à Montréal, donc il faut sortir et venir en ville, évidemment, parce que c’est là que ça se passe. Mais, dès le moment où tu arrives dans une école de théâtre, il se forme une communauté autour et c’est à partir de là que tu peux construire des affaires.

Vous avez récemment tenu l’un des rôles principaux dans la série Chouchou. Comment s’est déroulée cette expérience de tournage là ?

Ç’a été très intense, vraiment très dramatique, mais c’était une équipe de tournage formidable et d’acteurs, avec Lévi [Doré] et Évelyne Brochu, qui sont des acteurs que j’admire beaucoup. Donc, ça s’est très bien passé et j’ai trouvé l’équipe hallucinante.

Dans quel projet peut-on vous voir prochainement ?

Léo 5 sort au mois de janvier à TVA.

Antoine Bertrand & Marguerite Laurence

Cette année marque le retour du gala Québec Cinéma. Qu’est-ce que tu trouves que ça envoie dans le paysage cinématographique et dans la culture québécoise ?

Antoine : Comme tous les galas, c’est l’occasion de donner envie aux gens. C’est comme une vitrine incroyable, puis c’est comme une espèce de carte postale de ce qu’on a fait dans l’année. C’est pour donner envie aux gens d’aller voir les films, en fait.

Si tu avais à choisir un film qui est en nomination cette année comme un choix coup de cœur, quelque chose qui est venu te chercher ou que tu as trouvé ingénieux, ça serait lequel ?

A : Moi c’est une personne coup de cœur que j’ai découvert, mais Charles-Aubey [Houde] dans Le Plongeur, qui est en nomination ce soir comme rôle secondaire masculin. Il m’a jeté à terre, donc, lui, j’aurais envie de lui donner des ailes.

Dans quel(s) projet(s) va-t-on pouvoir te voir prochainement ?

A : Marguerite, quel film vient-on de tourner ? (il la regarde d’un regard complice)

Marguerite : Mademoiselle Bottine !

A : On a tourné Mademoiselle Bottine qui va sortir juste avant Noël, l’année prochaine.

Est-ce que c’est ta première expérience au cinéma et comment as-tu trouvé cela ?

M : Ce n’est pas ma première expérience, mais c’est mon premier film. C’était vraiment le fun. C’est sûr que c’est quand même épuisant. Vers la fin du tournage, il fallait que je me donne. Par contre, c’était vraiment agréable.

Ève Landry

Qu’est-ce que ça te fait d’être en nomination ce soir ?

Très heureuse, très touchée. Je ne m’y attendais pas du tout, c’est un petit rôle qui s’est joué postpandémique. On était vraiment sur la fin de la pandémie, donc c’est très surprenant, très touchant. Je suis vraiment contente.

S’il y a un rôle qui t’a marquée le plus dans ta carrière, que ce soit au niveau de l’interprétation ou autre, lequel serait-ce et pourquoi en es-tu reconnaissante aujourd’hui ?

Le rôle le plus difficile, je pense que ça a été Carolanne dans M’entends-tu ? pour toute la violence qu’elle subissait de la part de son amoureux, toute la violence conjugale que j’avais à jouer. Ce n’était pas évident de rendre cela à l’écran, à voir avec la justesse, donc je te dirais que c’est celui-là. Maintenant, j’ai une énorme ouverture et un respect pour ces femmes-là, et plus d’empathie et de compréhension envers ce qu’elles vivent.

Tu as également joué dans À Cœur battant avec Roy Dupuis, qui traite justement de violence conjugale. Comment était-ce, de jouer avec Roy Dupuis et de tenir ça sur tes épaules ?

C’est super. Avec Roy, il est vraiment talentueux, donc c’est super agréable de travailler avec lui. Et de tenir ça sur mes épaules, c’est vraiment un gros bonheur. En fait, il s’agit juste de bien s’informer, bien se concentrer et faire aux textes, faire confiance à l’auteur qui a très bien fait son travail.

Dans quels projets va-t-on pouvoir te voir prochainement ?

Encore dans À cœur battant. Sinon, des projets théâtraux et des projets télés que je ne peux pas encore annoncé, mais surveillez ça !

Rémy Girard

Pendant trois ans, on n’a pas eu de gala qui célébrait la culture d’ici, ce soir c’est le grand retour. Qu’est-ce que cela vous fait, surtout que vous êtes une figure importante du cinéma d’ici ?

Je suis très content, très heureux, parce que ça prend un gala du cinéma, pour toutes sortes de raisons. Maintenant, même si les films ne sortent plus en salle, ils peuvent les voir sur les plateformes. Je veux dire, les films gagnants. Ensuite, on a besoin nous, les gens du milieu, les artistes, producteurs et tout, de se retrouver en dehors des tournages pour échanger. On n’a pas le choix, c’est très important.

Vous avez récemment joué dans Testament, le dernier film de Denys Arcand. Comment était cette expérience de cinéma là ?

C’est mon 7e film avec Arcand en quarante ans, alors je peux dire qu’on a une collaboration assez spéciale (rires).

Avez-vous des projets à venir ?

Il y a un film qui va sortir bientôt, le prochain film d’André Forcier, alors vous allez être régalés de sa grande poésie.

Entrevues : salle de presse

Laurie Babin

(meilleure interprétation féminine — rôle de soutien)

Qu’est-ce que ce personnage-là t’a apporté ? Il y a vraiment une sincérité, c’est très touchant comme interprétation. Dans quoi es-tu allée puiser pour livrer une aussi belle performance ?

C’est un rôle qui m’a vraiment surprise, parce que, souvent, je ne me faisais pas caster dans des rôles comme ça. Puis, je pense qu’on m’a donné le rôle à cause d’une certaine vulnérabilité que j’avais en moi, que souvent j’essayais de cacher. Donc, j’ai dû finalement la laisser parler pour ce rôle-là et c’est là-dedans que je suis allée puiser et ça a marché. C’est pour ça que je suis reconnaissante envers Pascal [Plante] de m’avoir donné ce rôle-là.

Charles-Aubey Houde

(meilleure interprétation masculine — rôle de soutien)

Comme Le Plongeur est adapté d’un livre, avais-tu la crainte de mal représenter le contenu de l’écrivain dans ton interprétation ?

En fait, comment, moi, j’ai perçu ce roman-là, c’est une arme à ce combat-là qu’est le tournage . C’est l’outil qui devient essentiel. On se nourrit de ça, parce qu’on ne peut pas remettre un livre en film exactement. C’est impossible, sauf que tout le monde qui a le même outil derrière la tête, ça travaille très bien sur un plateau quand tout le monde est sur le même niveau. Ça a créé une ambiance formidable.

Charlotte Le Bon

(meilleur premier film)

Comment te sens-tu en ce moment ?

Je suis encore toute fébrile.

Est-ce que tu sentais que tu avais une chance de gagner ou est-ce un total étonnement pour toi en ce moment de recevoir ce prix ?

Au début de la soirée, je n’avais aucune idée, mais quelques minutes avant le début de l’annonce de la catégorie, j’avais une caméra qui me pointait, donc je me suis dit que j’avais peut-être des chances.

Qu’est-ce qui t’a inspiré le film Falcon Lake ? Il s’agit d’un très sincère et bon film, mais qu’est-ce qui est venu te chercher pour créer ce film-là ?

C’est surtout mon adolescence, en fait. C’est mon adolescence que j’ai digérée, encore et encore, que j’ai analysée, que j’ai eu vraiment le temps d’analyser, parce que j’ai 37 ans maintenant. Donc, c’est beaucoup inspiré de ce que j’ai pu traverser à cet âge-là qui est tellement mouvant. Ce n’est pas un truc qui est solide, c’est une période très instable, puis je trouve que l’exploiter au cinéma, c’était une possibilité de faire quelque chose de bien.

Marc-André Grondin

(présentateur du prix Michel-Côté)

Comment tu te sens ce soir d’avoir présenté le nouveau prix hommage à Michel Côté avec son fils, Maxime ?

C’était très touchant, c’était touchant de faire ça avec Maxime. C’était touchant qu’autant le gala que Maxime et sa famille me fassent cette place-là, à ses côtés. Pour annoncer ça au public, que le prix du public allait porter le nom de Michel, ça a tellement de sens et je pense qu’on m’a tellement associé à Michel. Du coup, je pense que ça avait du sens que je sois là aussi et je trouve que la vidéo était vraiment bien faite, je trouve qu’ils ont gardé beaucoup d’humour de Michel. Avec Michel, on riait et on pleurait.

Votre relation qui a été transposée à l’écran dans C. R. A. Z. Y. est exceptionnelle, alors, c’est sûr que votre duo va avoir marqué le Québec, d’une certaine façon. Donc, que ce soit toi qui viennes présenter ce prix, ça prend énormément de sens.

Oui ! Puis Michel était comme ça sur un plateau, encore plus sur C.R.A.Z.Y., parce qu’il y avait beaucoup de jeunes, beaucoup d’enfants, à diverses époques. Il était vraiment un peu le papa de tout le monde avec Danielle [Proulx].

Ce soir, c’est le retour du gala Québec Cinéma. Il y a eu une pause, ça a été débranché par Radio-Canada, et, là, c’est Noovo qui l’a repris. Pour toi, quelle est l’importance de ce gala-là dans l’univers culturel du Québec ?

C’est une grosse question. Moi, j’ai été impliqué au sein de Québec Cinéma, il y a plusieurs années. C’est un gala qui me tient à cœur. Je pense que pendant longtemps, et encore maintenant, on cherche la bonne formule pour rejoindre le public. Un gala, c’est là pour oui se lancer des fleurs entre nous, mais on le fait télévisé pour créer un lien avec le public. J’ai souvent pensé que ça prenait la mort du gala pour que le gala puisse renaître et j’ai l’impression que c’est ça qui se passe. À cette heure-ci, Jay [Du Temple] fait une job extraordinaire, son monologue d’ouverture était super, ses interventions sont bonnes, le show est bon. C’est de bon augure tout ça.

Juliette Gariépy

(révélation de l’année)

Bravo, tu as gagné le prix Révélation de l’année ! Est-ce que ça te donne plus d’espoir ou d’entrain à continuer, de te faire valider par les pairs et par le public ?

Oui, exactement, et je suis surprise. Les chambres rouges, c’est tellement un film de réparation et de superhéros, mais c’est aussi un film difficile et je suis fière que le Québec soit prêt à prendre ça, et à me prendre ; parce que c’est ça, j’aime le Québec !

Justement, as-tu trouvé ça difficile d’incarner ce personnage-là ? Pour avoir vu le film, il y avait certaines scènes qui étaient plus difficiles à regarder. On pense notamment à la scène dans le palais de justice. Pour toi qui le jouais, comment te sentais-tu à ce moment-là ?

C’est très loin de moi, c’est à l’opposé de comment je fonctionne, ne serait-ce que dans la corporalité. Puis, il y avait beaucoup de doutes, parce que c’est peu, c’est très petit, c’est comme « Est-ce qu’on s’en va à la bonne place ? » Mais, dès que j’ai lu le scénario au complet, j’ai eu confiance. J’ai appris à ne pas juger Kelly-Anne, parce qu’elle est facile à juger, mais elle me fait penser à nous finalement. À tout le monde, en fait. On perd un peu notre empathie dans un monde difficile.

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Laurie Mongrain

Photographe

Mélodie Robitaille

Journaliste

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