In memoriam : une série à suspens qui saura vous tenir en haleine
Laurie Mongrain
3/27/2024


Hier, en avant-midi, les médias étaient conviés au Centre PHI afin de visionner en grande primeur les deux premiers épisodes d’In memoriam.
Disponible dès demain, soit le jeudi 28 mars, sur Crave, la nouvelle série à suspens In memoriam sera composée de huit épisodes. Projet révolutionnaire, elle s’ancre dans un sujet rarement abordé, voire inexploré jusqu’alors au Québec. C’est donc une véritable pépite unique en son genre qui vaut l’écoute et l’investissement d’attention du public.
L’histoire est celle de quatre enfants, maintenant adultes, qui apprennent le décès de leur père en raison d’un cancer dévastateur. Les téléspectateurs suivront les péripéties qui surviennent dans leur vie à la suite de cette perte somme toute positive selon eux. En effet, cela fait plusieurs années qu’ils sont sans contact avec ce dernier, et qu’ils s’en sont détachés pour des raisons qui leur appartiennent. Cependant, leurs souvenirs les rattraperont lorsqu’ils apprendront qu’ils doivent s’enfermer dans un manoir pendant deux semaines afin d’affronter une série de six épreuves, telle que l’a spécifié leur paternel en guise de dernière volonté sur son testament. Les gagnants pourront alors se partager la fortune de leur regretté père, un influent homme d’affaires de Stanford, s’élevant à 84 millions de dollars.
Tous aux prises avec leurs problèmes personnels et leurs propres motivations à hériter de cette somme d’argent, ils devront affronter leurs démons, faire face à leur passé trouble. Chaque personnage tentera donc de reprendre sa vie en main, de s’améliorer en tant qu’humain, chose qui est moins facile que ce que l’on peut parfois croire. Surprenant, ce récit vous fera passer à travers toute la gamme d’émotions, notamment l’angoisse, la tristesse, la frustration et l’empathie. À titre d’exemple, le premier épisode met en scène la famille de Léry et trace la voie à ce que seront les prochains épisodes. D’ailleurs, la première épreuve qu’ils ont à affronter consiste à lire une lettre devant les autres membres du clan contenant un message compromettant, honteux ou humiliant au sujet de leur passé. Au bout d’une heure, ceux qui ne l’auront pas fait devront abdiquer, tandis que ceux ayant réussi pourront voter pour éliminer la personne de leur choix. La complicité familiale sera alors mise à rude épreuve, tout comme la santé mentale, le bien-être et la sérénité des personnages.
Pour en discuter plus en profondeur, nous avons eu l'occasion de rencontrer Catherine Brunet, interprète de Judith, l'une des filles du clan « de Léry ».
Catherine Brunet


Comment te sens-tu après ce visionnement des deux premiers épisodes ?
Nous, on les a vus hier. On a fait un visionnement d’équipe. Heureusement, pour vrai, parce que c’est une charge quand même à recevoir et nous, on n’avait pas vu évidemment tout ce qui était la partie des flashbacks, ce qu’ils ont fait avec les enfants. Et, veux, veux pas, on est quasiment tout le long dans le manoir, alors on a l’impression qu’on a tout vu, mais non, donc c’est touchant de découvrir ça aussi, ces jeunes-là qui nous jouent puis de voir ce qu’ils ont vécu eux aussi. Bref, j’étais contente de les avoir vus hier, de pouvoir digérer un peu et de les revoir aujourd’hui. Ça s’est bien déroulé.
Présente-moi ton personnage.
Mon personnage, c’est Judith de Léry qui fait partie de la famille de Léry. J’ai l’impression que c’est la plus jeune de la famille, je dis souvent ça, alors qu’elle a un frère jumeau du même âge. Par contre, mentalement, on l’imagine beaucoup plus jeune que son frère. Je pense que c’est elle qui s’en est le moins bien sorti en société, qui a moins bien trouvé sa place. Mais ça, on le découvre au fil des épisodes aussi, comment chaque enfant a trouvé sa place dans cette famille-là et je pense que Jutith s’est beaucoup fait protéger par les plus vieux. Elle a donc encore besoin de cette protection-là de sa famille et je pense que c’est ça qui est intéressant, de la voir évoluer dans cette série-là, de voir comment elle va prendre sa place. Car, après tout, c’est une série qui parle de ça. Ça traite de réparation, de traumas du passé. Oui, on parle du jeu, de la compétition, mais c’est beaucoup de comprendre ce qu’il s’est passé et si ces personnages-là vont s’en sortir ultimement.
Justement, puisque c’est un sujet lourd, as-tu eu une préparation particulière ?
Quand même, oui ! C’est peut-être niaiseux, mais j’ai essayé d’être très en forme mentalement, dans le sens où j’ai arrêté de m’entraîner, parce que j’avais envie d’avoir un physique qui n’était pas en grande forme pour le personnage. C’était le fun. Sinon, j’ai arrêté de boire aussi un mois avant le début des tournages et pendant, parce que j’avais sincèrement envie d’être extrêmement présente mentalement. Jouer ça, je savais que ça allait me demander énormément d’énergie. J’ai aussi été en contact avec un intervenant en toxicomanie pour pouvoir poser des questions et bien représenter cette affaire-là, parce qu’on ne voulait pas non plus que Judith soit un cliché. Et ce, par respect justement pour les gens qui se battent contre la toxicomanie puis les dépendances.
Pour que ce soit réaliste, j’imagine ?
Exactement. Je tenais à ce que ce soit juste et non caricatural. Il faut dire aussi que, moi, j’en ai, des gens dans mon entourage qui ont souffert de problèmes de dépendance, et même d’autres qui en souffrent encore. Pour moi, c’était donc vraiment important de bien représenter ce personnage-là.


Quel a été ton plus grand défi pour ton rôle ?
Mon plus grand défi, je pense que ç’a vraiment été la charge émotive. Moi, je ne suis pas quelqu’un qui pleure facilement en tournage. Je n’ai pas ça automatique. Et, au début du tournage, j’ai vu une amie utiliser une astuce que j’ai décidé d’employer aussi. J’avais donc comme un tear stick, c’est comme un bâton de camphre que j’avais dans mes poches et que je pouvais me frotter en dessous des yeux, dans le but de déclencher des larmes. Dans mon cas par contre, ça ne fonctionne pas. Ça ne me fait rien, donc je m’en frottais sans arrêt dans les premiers jours. À un moment, je suis devenue aveugle, car ça brûlait mes yeux. C’était une mauvaise idée (rires), mais ça m’a quand même aidé on dirait d’avoir ça dans ma poche. Au début, je l’utilisais, mais après quelque temps, j’ai comme [débloqué] quelque chose, ce qui m’a permis de ne plus avoir besoin de mon petit bâton de camphre, alors ça, pour moi, c’est comme l’une de mes plus grandes fiertés, d’avoir développé ce muscle-là quasiment.
En tant qu’actrice, as-tu eu une scène préférée à tourner, ou un moment qui t’a particulièrement marqué ?
Oui, il y en a eu beaucoup de vraiment le fun ! Le problème, c’est que je ne peux pas tant en parler, car ça dévoilerait des punchs, mais tous les moments où l’on tournait toute la famille. Mettons qu’être dans la même pièce qu’Évelyne Brochu, Éric Bruneau, Jean-Simon Leduc, Martin Drainville, Mani, Nour, Thomas, c’était fucking impressionnant. Jouer avec ces gens-là, pour moi, c’était d’excellents moments.
Justement, comment était la chimie entre vous sur le plateau ?
Je ne peux pas dire que c’était tough, parce que c’était extraordinaire, mais on était tellement tous concentrés à faire notre truc et on avait tellement des choses différentes à jouer que c’était plutôt sérieux. C’est difficile aussi, quand on fait un thriller, de garder une ligne claire, parce qu’on ne tourne pas les scènes en ordre. Alors, on doit comprendre ce qui s’est passé avant un moment X, et si les personnages savent certains éléments ou s’ils n’ont pas encore été révélés. On était donc tellement dans notre tête qu’on était chacun très concentrés dans nos affaires. Par contre, on s’est beaucoup retrouvés dans le jeu, parce qu’on est justement tous des geeks de jeu, alors on a tous littéralement boundé là-dessus. Commenter le travail de l’autre, recevoir des commentaires sur notre propre travail et essayer de se donner des astuces pour amener notre jeu encore plus loin, c’était tellement stimulant. Aussi, on a eu des fous rires complètement horribles, parce que c’était tellement tendu que, dès qu’il y avait une connerie qui se passait, on décrochait. Bref, c’était terrible (rires), mais très éducatif comme ambiance.
Super ! En terminant, outre In memoriam, qu’est-ce qui s’en vient pour toi ?
La semaine prochaine, je commence à tourner dans une série qui s’appelle Ravages. C’est un thriller écologique et politique qui est réalisé par Sophie Deraspe. C’est tout… pour le moment !


Rappelons que les deux premiers épisodes seront disponibles sur la plateforme Crave à partir de demain, et que les autres suivront sous peu. De notre côté, nous vous garantissons que chaque dollar du budget a été inversti intelligemment et vous invitons à utiliser cette raison pour vous ouvrir davantage à la culture de chez nous. En effet, nous créons du bon contenu au Québec, et cette production-ci en est une preuve indéniable.
Nos autres photos prises lors de l'événement















De la même auteure