[La Petite Vie] Claude Meunier nous en apprend davantage sur le retour de cette série culte
Laurie Mongrain
2/27/2023
Ceux qui, entre 1993 et 1998, ont religieusement écouté les 59 épisodes de La Petite Vie seront heureux d’apprendre que Claude Meunier a récemment annoncé la reprise des tournages. Tous les membres de la distribution originale, sauf Serge Thériault qui personnifiait Jacqueline, alias moman, ont accepté de replonger dans l’histoire, afin de donner quelques réponses au public qui se demande ce qu’est la famille Paré devenue.


Célébrant ses trente ans, la série demeure présente dans le cœur et l’esprit des gens, à la plus grande fierté des comédiens. Alors, nous aurons droit à six nouveaux épisodes qui seront en ligne sur ICI TOU.TV EXTRA dès 2023-2024. Ils seront joués et filmés devant les spectateurs, parmi lesquels, nous l’imaginons, se trouveront bons nombre d’adeptes depuis les premiers instants. Curieux, avide de découvrir ce que traversera Aimé ? Cet entretien avec Claude Meunier, interprète de ce dernier et auteur, t'est destiné !
Patriarche de la famille Paré et mari de Jacqueline, Aimé (communément appelé « Popa » ou « Ti-Mé ») aime profondément sa femme, mais est incapable de se l’avouer, autant qu’à elle. Nous le découvrirons au cours des épisodes à venir « Ti-Mé, il fait pitié ! Il n’a plus de femme, mais il pense qu’il en a encore une. Je ne veux pas tout dévoiler, mais il pense qu’il en a encore une. Il est angoissé avec ça, vous allez voir. Mais, il vit son trip d’homme seul. C’est là qu’on voit qu’il aime bien Jacqueline sans le savoir. » Il a un attrait particulier pour les vidanges, qu’il trie méticuleusement ; par ordre de dates ou de textures. Souvent, il pousse son obsession à l’extrême, comme lors de l’épisode Le voyage à Plattsburgh où il demande à sa femme de terminer la boîte de céréales et le pot de mayonnaise en raison du peu d’items qu’il a à offrir aux vidangeurs. Il lui arrive même de les équiper d’un système d’alarme hautement perfectionné, afin de ne guère se les faire voler.
C’est un homme de son époque, qui se réfugie à l’occasion au sous-sol, dans son atelier, pour avoir la paix. Il y entrepose et utilise ses nombreux outils, qu’il protège avec une immense minutie. Son physique le rend facilement reconnaissable et le fait, malgré sa volonté, paraître plus âgé qu’il ne l’est en réalité. En effet, sa casquette brune, ses grosses lunettes noires et sa longue barbe, que l’interprète qualifie lui-même de désagréable à enfiler « La barbe, je l’ai retrouvée avant-hier. Je l’ai réessayée, même si je déteste porter cette barbe-là ; ça pique (rires) » détonnent.
Ti-Mé dort dans un lit vertical en compagnie de sa femme Jacqueline. Cette dernière, qui sera absente des six nouveaux épisodes en raison d’ennuis de santé, était incarnée par Serge Thériault, second membre des groupes Paul et Paul et Ding et Dong. Leur lit était positionné en ce sens dû à la plus grande facilité qu’ils avaient à se lever le matin. Cette blague est partie de l’époque Ding et Dong, permettant une présentation plus aisée des scènes conjugales. Moman est somme toute très attachante, bien que très froide et distante envers son fils Rénald. Elle ne manque pas de mots lorsque vient le temps de sermonner son mari, ses enfants (à l’exception de son vénéré Rod), ou ses beaux-enfants, desquels elle se soucie profondément du bien-être. Et c’est sans doute de ces facettes authentiques et percutantes que s’ennuieront le plus les spectateurs, qui ont d’ailleurs commencé à exprimer leur mélancolie. Elle tente à maintes reprises de donner un second souffle à son couple au grand désarroi de Ti-Mé, duquel Claude nous a avoué que nous pourrons découvrir l’inattendu côté « tendre ».
Quand nous lui avons demandé quel était son épisode coup de coeur parmi les 63 qu’il est possible de visionner dans la section EXTRA d’ICI TOU.TV, l’artiste a été incapable de choisir. Néanmoins, il nous a servi cette réponse : « Il y en a beaucoup que j’aime, mais il y en a qui ressortent du lot ; dont Spock. J’avais eu beaucoup de plaisir à tourner ça, quand je faisais Spock dans Le rêve de Moman. » Il a ajouté qu’il affectionnait particulièrement les scènes où Rénald, interprété par le talentueux Marc Labrèche, danse la bamba, puis les épisodes Info-Caro et La thérapie de Caro, mettant en vedette le personnage de Guylaine Tremblay.
[Entrevue]


Pour plusieurs, à l’époque, La Petite Vie représentait des rendez-vous, des réunions familiales, devant la télévision les samedis soir. Crois-tu que ce même effet sera recréé lors de la diffusion des six nouveaux épisodes ?
Je pense que oui, mais je pense que le monde l’écoute encore en famille les samedis soir. Du moins, j’ai l’impression. C’est une transmission presque familiale, La Petite Vie ; c’est une transmission parentale. Les grands-parents, les parents le font écouter. Avec les nouveaux épisodes, je crois qu’on va avoir du monde qui l’a déjà écouté, qui ne l’écoute plus, qui va revenir. Par contre, on ne fait pas ça pour les cotes d’écoute. On vise des cotes d’écoute comme tout le monde, mais on ne fait pas ça pour la survie, parce qu’on en fait six. On ne restera plus. On fait vraiment juste ça pour le plaisir. Je ne sais pas ce que ça va donner comme résultat, mais on ne s’attend pas à refaire ce qu’on a fait au départ. Les scores de fou, je ne penserais pas.
Comment te sens-tu face au fait de retrouver l’équipe, les décors, et ton personnage ?
C’est un plaisir fou de reprendre la gang, de se retrouver toute la gang ensemble. C’est très jubilatoire de jouer ça. C’est drôle, parce que, l’année passée, il y a eu, à Cinémathèque québécoise, une lecture des textes de La Petite Vie. Ils ont pris tous de nouveaux comédiens qui lisaient les textes, debout, sur un lutrin. Il y avait Debbie-Lynch White qui faisait moman, et plusieurs autres jeunes comédiens. Ils ont tous relu ça, et ils ont eu le même plaisir quasiment que nous autres, à lire ça. C’est la gang, j’ai très hâte ! J’ai hâte de revoir les décors, puis de me replonger là-dedans. Le sofa jaune, la tapisserie, tout ça, ça m’a manqué.
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