Les sœurs Boulay, La Chicane et Kaïn : l'art d'inaugurer un festival du bon pied
Laurie Mongrain
6/30/2023


C’est hier soir qu’a été inaugurée la trentième édition du FestiVoix de Trois-Rivières. Avec une foule heureuse d’y retrouver leurs artistes préférés, les spectacles ne pouvaient qu’être excellents. Et ils l’étaient, comme chaque année.
Onze concerts ont été présentés en cette première journée de festival, au plus grand plaisir des gens présents. Bien qu’il soit presque impossible d’aller voir chacun d’entre eux, nous avons eu l’honneur d’assister à la performance du populaire duo Les sœurs Boulay, qui prenait place à la scène du monastère, sans oublier ceux des groupes chouchous du Québec La Chicane et Kaïn, qui jouaient l’un à la suite de l’autre sur la scène du Fleuve. Voici ce que nous avons retenu de notre soirée, première d’une longue série !
Les sœurs Boulay
Tiré de l’album du même nom, le concert Échapper à la nuit marque le retour sur les planches des sœurs Boulay après trois ans d'absence. Pour donner une incarnation sur scène à la hauteur de l’originalité du disque, Stéphanie et Mélanie ont fait appel à Connor Seidel, également réalisateur de l’album, pour imaginer des arrangements qui respectent le plus possible le virage un peu plus électro du duo. Car les sœurs Boulay, c’est cette musique qu’on écoute dans l’intimité, mais aussi, crucialement, celle que l’on partage en groupe dans une expérience commune et unique à chaque spectacle.
Depuis leurs tout débuts, elles ont misé sur une forte présence sur scène avec des évènements très immersifs, interactifs, voire ludiques. Pour cette tournée, les deux sœurs sont plus en mouvement, avec ou sans leurs guitares et leurs pianos. Le vaste éventail de leur répertoire, les vieux succès, tels Mappemonde ou encore Nous après nous, comme les toutes dernières chansons, dont Je vais te faire danser, se déploient dans l’écrin de leur nouveau son.
Leur choix d’engager la metteuse en scène, comédienne et programmatrice Myriam Sophie Deslauriers pour effectuer la mise en scène s’avère judicieux. En effet, les jeux de lumières présents ainsi que l’expression de leur passion commune pour la musique obligent les spectateurs, volontairement ou non, à plonger dans leur univers et à fredonner en chœur les paroles de leurs compositions. Soulignons le remarquable travail de Marc-André Larocque à la batterie, celui de Camille Gélinas aux claviers et à la programmation, puis celui Charles Blondeau aux instruments à cordes. Tous les trois sont professionnels et ajoutent des éléments positifs à l’ambiance du concert. Une magnifique connivence s'installe entre ceux qui partagenrt la scène et leur public.
La Chicane
Le groupe La Chicane succédait à la performance de ces dernières, mais, cette fois, sur la scène principale, la scène du Fleuve. C’est donc avec le fleuve Saint-Laurent en guise de décor qu’ils ont offert à un public fébrile et fin connaisseur leurs nombreux succès des années 90, tels que Calvaire et Jusqu’à dimanche. Ils ont aussi poussé la note en interprétant certaines des nouvelles pièces qui figurent sur leur plus récent album, soit Quand ça va ben et Dis-moi.
Sans grande surprise, ce sont les classiques Juste pour voir le monde et Tu m’manques qui ont cloturées leur passage à la trentième édition du FestiVoix. Notons que cette nouvelle tournée, pendant laquelle ils reprennent également les pièces populaires d’anciens collaborateurs adulés des Québécois (Vilain Pingouin & Les BB), marque également les 25 ans de carrière de Boom Desjardins, leader incontesté du groupe. La chimie entre lui et ses amis musiciens est si palpable, tout comme leur joie de performer, qu’une fois leur prestation tirant à sa fin, l’artiste a exprimé qu’il n’avait pas vu le temps passer.
Kaïn
Pour son public, Kaïn conjugue son nouveau répertoire à ses grands succès, déjà dans la mémoire collective du Québec, en plus de réserver des surprises dignes des grandes occasions. Avec plus de 450 000 albums vendus depuis la sortie de Pop Culture en 2004, ce groupe originaire de Drummondville enchaîne les succès à un rythme effréné. Depuis parle moi d’toi jusqu’à Yé midi kek part, en passant par les incontournables Bonne franquette, Comme dans l’temps, Mexico et l’intemporel Embarque ma belle, les acolytes Steve Veilleux, Alex Kirouac, John Anthony Gagnon Robinette et Éric Maheu n’ont jamais cessé de se bonifier, et n’ont rien perdu de leur éternel sourire qu’ils ont gardé imprégné sur leurs lèvres tout au long de leur performance.
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