Luc Langevin, l’art de manipuler la vérité

Laurie Mongrain

11/16/20223 min read

Passé maître dans l’art d’impressionner les foules, Luc Langevin a encore une fois triomphé lors de sa première médiatique présentée à la salle Albert-Rousseau le 14 novembre dernier.

Ce sont les yeux remplis d’étoiles que les spectateurs sont demeurés en haleine, le regard rivé tant sur la scène que sur les accessoires manipulés d’une main de maître par cet homme qualifiable d’épatant. Le titre pluralisé, Vérités, de sa présente tournée en intriguait de prime abord plusieurs. Nous utilisons cette temporalité, puisque nous avons été en mesure d’en constater les raisons. Et bien que chacune s’avérait plus surprenante que la précédente, nous n’en effleurerons que très peu ici. En effet, pour vous, les découvrir en direct sera infiniment plus renversant. Retour sur cette soirée où magie, sourires et émerveillement ont confronté la réalité pendant 90 minutes, au grand plaisir des admirateurs !

Mentionnons qu’avec les treize années de métier qu’il a derrière la cravate, cet illusionniste connaît les astuces pour capter l’attention du public. Techniques qu’il utilise à bon escient afin d’y arriver, pour ensuite la détourner où il le souhaite. Sans indications. Un véritable don qui laisse à la magie le soin d’opérer. Que ce soit pendant Appel vidéo, Toutous, où il défie la science physique, ou bien Meubles invisibles qui nous laisse avec l’impression de rêver, il parvient à gagner le respect de tous, un numéro à la fois. D’entrée de jeu, il a affirmé « Il y a beaucoup plus que vous pensez derrière tout ce que vous allez voir ce soir. Tout ce qui est sur scène présentement vous réserve pas mal de surprises et ça, je vous le jure, c’est la vérité. » Il avait tout à fait raison, et pour cause ! Personne n’aurait pu prévoir à ce moment la finale grandiose qu’il nous réservait, même ses fidèles. Malgré cela, il a effectué l’entièreté de sa prestation avec humilité, passion et entrain. Ce prestidigitateur a également parsemé cette soirée avec des touches de poésie et d’humour. « Une vérité peut vouloir dire plusieurs choses. Par exemple, si je lance des fleurs à cet homme, il ne sait pas si je vais le complimenter, lui dire de bons mots, ou carrément lui garrocher le pot de fleurs par la tête. D’ailleurs, je n’ai pas encore décidé lequel j’allais faire. Gardez un œil sur les fleurs… »

Bien qu’il endosse aussi les rôles d’auteur et de co-concepteur, il a déniché une équipe de professionnels dont il s’entoure dans cette belle aventure. Avec Hugo Bélanger à la mise en scène, Stéphane Bourgoin à la co-conception et à la scénographie d’illusions, Étienne Boucher à la conception d’éclairage ainsi que Maxime Moranville à la composition de la musique originale, le tout est livré d’une manière fluide, presque symbiotique. Comme son charme réside autant dans l’apparence soignée des tours qu’il effectue que dans ses textes, il ne pouvait espérer meilleurs partenaires pour rendre justice à l’artiste unique qu’il est. Dans Vérités, ses capacités lui permettent de jouer en dehors des normes, de la salle, et même du théâtre où il se produit. Les sceptiques seront confondus, et chaque spectateur en sortira avec un milliard d’interrogations imprégnées au cerveau. Comment réussit-il ? La réponse, nous préférons l’ignorer et nous laisser bercer, l’âme réjouie par tant de talent.

Nous vous conseillons vivement d’acheter vos billets pour l’une des dates restantes, avant que ce grand manitou ne termine sa tournée au Théâtre Lionel-Groulx en mars 2024. Le voir en action ne peut faire autrement que de nous faire renouer avec notre cœur d’enfant, chose qu’il ne perdra jamais. Après tout, c’est ce qui fait sa force et le distingue. L’élément clé de sa carrière internationale.