Marc-André Rioux nous parle de Lendemain de veille, son projet en vogue

Laurie Mongrain

7/16/2023

Dans le cadre de sa prestation sur la scène principale du FestiVoix de Trois-Rivières le 5 juillet dernier, j’ai eu l’occasion de m’entretenir avec Marc-André Rioux, chanteur du groupe Lendemain de veille.

Artiste multifacette, homme d’affaires et éternel adolescent, ce dernier nous en a appris davantage sur la direction qu’il souhaite donner à son groupe. Ensemble, nous avons également fait un retour sur 3 balles, 2 prises, la formation punk rock à caractère engagé pour laquelle il est batteur, aux côtés de David Jalbert. Puis, j’en ai profité pour échanger avec lui au sujet d’Au vieux - Brasserie festive, projet entrepreneurial situé à Beauharnois dont il est à la tête.

Il m’a entre autres annoncé être en train de travailler sur le prochain album de Lendemain de veille qui prendra une allure plus mûre tout en restant fidèle aux couleurs du mythique personnage « Lendemain de veille va avoir peut-être vieilli un petit peu. Lendemain de veille, c’est comme un personnage qui aime ça, virer des brosses avec ses amis depuis qu’il a 18 ans et qui n’a pas beaucoup gagné en maturité. Mais là, pour le nouvel album, il va suivre un peu notre évolution. »

Ça a commencé en 2008, on était quand même assez jeunes. On avait un ami de notre coin [Rive-Sud de Montréal] qui organisait le party de la Saint-Jean-Baptiste. Il nous a demandé de faire un groupe, puis de jouer une dizaine de chansons. C’était la première fois où on a joué. Quand on a vu la réaction des gens, comment ils ont réagi, ça nous a donné le goût de continuer dans cette veine-là. On a aussi reçu d’autres contrats à partir de ce soir-là, alors il y a d’autres gens qui étaient intéressés à nous avoir. Bref, ça nous a donné envie de continuer là-dedans puis ça fait quinze ans cette année qu’on est ensemble. Déjà !

Premièrement, pourrais-tu aborder votre parcours entre aujourd’hui et le moment où vous avez eu envie de fonder Lendemain de veille ?

C’est tout le temps vraiment le fun ! J’en parlais justement avec la gang [Mark Valois à la voix et au piano, Jérémy Gendron à la batterie, Paul Théorêt à la guitare et Luc Laniel à la basse] tantôt. C’est notre première fois au FestiVoix, mais ce n’est pas notre première fois à Trois-Rivières. On trouve ça le fun de se promener un peu partout dans le Québec, puis de finir par recroiser des gens qui nous ont vus il y a environ 6, 7 ou 8 ans. Ils voient notre évolution, où on est rendus. Pour nous aussi, c’est la même affaire. À un moment donné, on finit par accrocher ces fans-là qui deviennent des fans de nous.

Comme, par exemple, ce soir, ce sont plutôt les cocos de Roxane Bruneau qui vont être là, mais parmi ceux-là, il y en a peut-être qui vont commencer à suivre éventuellement Lendemain de veille aussi. À tous les spectacles, pour nous, c’est une réussite de plus.

En ce moment, vous annoncez plusieurs dates pour l’année. Quel sentiment as-tu sur scène, de voir les gens embarquer dans ton univers ?

Honnêtement, ça a tout changé. Ça a été notre vraie école. C’est là qu’on a appris à être bon sur la scène, à jouer ensemble, à savoir quel est le genre de chansons qui nous va bien à nous. Il faut que tu trouves ton identité quand tu es un artiste, alors nous, on l’a trouvée pas mal quand on était aux 2 pierrots. Je dirais que c’est quelque chose qui a changé notre vie. Ça nous a aussi donné de la crédibilité, parce que c’était un endroit où il y avait seulement six bands qui jouaient là. On était un de ces six-là, alors on a joué environ 200 fois à cet endroit-là. Devant près de 1000 personnes chaque fois. Au total, ça fait des milliers de personnes qui nous ont rencontrées, qui nous ont découverts là-bas. Bref, ça a vraiment forgé qui nous sommes aujourd’hui.

Le passage aux 2 pierrots, avec le recul, qu’est-ce que ça a changé dans votre vie ?

Ouais ! Il y a des gars, comme Mark Valois, qui aiment se mettre nus et aller se baigner dans la nature ; ça crée des petits stress (rires). Non, sérieusement, la manière qu’on se prépare…

En gros, on ne parle pas beaucoup du spectacle jusqu’à 5 minutes avant. On essaie vraiment de se divertir, on se conte des niaiseries puis on fait des bruits de pet. Des choses comme ça. Cinq minutes avant de monter sur scène, c’est vraiment le moment où on regarde ce qu’on s’en va jouer. On se remémore de ne pas oublier telle affaire, tel ajout, la manière dont on doit exécuter certains bouts dans nos chansons. Souvent, aussi, il ne faut pas le dire, mais on prend un petit shooter. On prend un petit shooter, on se fait un fist bump, on monte puis on donne tout ce qu’on a. C’est vraiment notre routine.

Avez-vous une manière particulière de vous préparer avant chaque spectacle ? Si oui, peux-tu me parler de vos petites habitudes ?

On va avoir le temps de jouer environ 9 ou 10 chansons. On a donc choisi nos plus poches, évidemment (rires). Non, on a choisi nos meilleures pour le spectacle qui sera vraiment plein d’énergie. Pour les gens qui vont nous avoir suivis et qui connaissent un petit peu nos chansons, les tounes qu’ils veulent vraiment entendre seront présentes. On sait lesquelles ce sont, alors on leur les joues. Par contre, on se permet quand même de jouer de nouvelles chansons qui ne sont pas encore sorties du troisième album, parce qu’on se dit que, parmi la foule qui va être là, il y a peut-être des gens qui sont déjà un peu fan de Lendemain de veille. On veut qu’ils aient un bon 40 minutes, à l’image du show d’une heure et demie qu’on fait pendant tout l’été. On fait donc un melting pot de tout ça.

Que réservez-vous au public pour ce soir, considérant que votre passage sur scène ne dure que 40 minutes ?

Je dirais que c’est de ne jamais avoir lâché. La raison pour laquelle on est là. On aurait pu lâcher mille fois ; il y a eu des embûches, des obstacles, des bouts pas faciles, mais le fait qu’on est rendu là, c’est uniquement parce qu’on n’a jamais lâché le morceau. Je pense donc que c’est ce qui nous rend le plus fiers. Avoir persévéré malgré tout grâce à nos fans.

Qu’est-ce qui te rend le plus fier d’être rendu là dans ta carrière ?

On veut faire des bébés (rires). En fait, je dirais que la façon dont on procède avec Lendemain de veille, c’est qu’on essaie à peu près tous les trois ans de sortir un nouvel album. Notre raison de vivre cependant, c’est de faire des shows. Nous autres, le but ultime, c’est que chaque été, on fasse le plus de spectacles possibles. Ce qu’on aime le plus, c’est de jouer devant les gens et conquérir de nouveaux territoires. Par exemple Trois-Rivières, on connaît déjà un peu le monde d’ici, mais le FestiVoix, c’est la première fois. On essaie de participer le plus possible aux nouveaux festivals et ceux qui nous rappellent parce qu’ils nous ont déjà eus il y a des années puis qui ont eu un beau souvenir avec nous autres, on aime y retourner aussi. Le plan pour les prochaines années, c’est donc de faire le plus de spectacles possible puis un album aux trois ans, environ.

Quels sont vos projets à venir ?

C’est drôle, j’en parlais récemment ! Lendemain de veille, c’est vraiment — pour moi admettons, personnellement — un projet dans lequel je mets beaucoup d’amour depuis les 15 dernières années. On a tous fait en sorte que le projet devienne ce qu’il est aujourd’hui, c’est-à-dire qu’on voulait tous qu’il prenne de l’ampleur. Là, je dirais que c’est plutôt difficile de combiner les deux projets. Parfois, il faut même fermer la brasserie, parce qu’on part en tournée avec Lendemain de veille et tout. Je dirais que je suis vraiment super content de l’évolution puis du succès que la brasserie a, mais je continue à mettre tous mes efforts sur Lendemain de veille.

Tu as ta propre brasserie. Dans tes rêves, qu’est-ce que tu aimerais en faire ? Je sais qu’il y a entre autres une scène pour accueillir des artistes…

De 3 balles, 2 prises, j’aime beaucoup la chanson Montréal. C’est les paroles de David Jalbert puis il a décidé, en fait, on a décidé ensemble que c’est moi qui chanterais sur cette toune-là. J’ai aussi pu composer les accords de la chanson et tout ça. Alors, celle-là, je l’aime particulièrement, toi aussi tu l’aimes puis David Jalbert m’a dit que c’était une de ses préférées.

Avec Lendemain de veille, la meilleure réponse, c’est que notre meilleure toune, celle dont on est le plus fier, va être sur le troisième album. On ne peut donc pas vraiment en parler encore. Par contre, elle est déjà écrite puis c’est la meilleure qu’on ait jamais faite.

En terminant, tu fais également partie de la formation 3 balles, 2 prises. Quelle est la chanson que tu préfères jouer dans le répertoire de chacun de tes groupes ?

Laurie Mongrain

Journaliste & Photographe

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