Testament, un film hors pair à voir absolument
Kassandra Bergeron-Gaudreault
10/13/2023


Le lundi 25 septembre dernier a eu lieu le visionnement du film Testament, nouveauté québécoise signée Denys Arcand.
Bien que ce ne soit pas son premier film, mais plutôt un autre qui rajoutera à sa collection, il reste encore unique à lui-même. Cette projection amène plusieurs émotions, dont le fou rire. Pour l'occasion, afin d’en apprendre plus sur les comédiens et leurs rôles, nous avons eu la chance de discuter avec quelques-uns d'entre eux.
Caroline Néron




Qu'est-ce que cela représente pour toi, de jouer dans ce film-là ?
Jouer du Denys Arcand représente une grande fierté, parce que c'est mon deuxième film, donc cela veut dire qu'il a apprécié ma première présence dans L’âge des ténèbres. Denys Arcand pour moi c'est un monument au Québec, c'est une grande, grande fierté.
Quel a été ton plus grand défi, s’il y en a eu un, au moment des tournages ?
Oui, pour apprendre les textes qui étaient très laborieux, et qui sont nécessaires à la crédibilité du personnage. Ç’a été pour moi beaucoup d'heures de travail pour arriver sur le plateau complètement préparée, et me laisser avec la direction.
Comment présenterais-tu ton personnage à ceux qui n'ont pas encore vu le film ?
Je dirais une femme qui a une apparence rassurante, surtout envers le ministre québécois. Elle se doit d'avoir l'air de maitriser tous les dossiers, et c'est ce qu'elle fait. C'est une femme très posée, qui n'a pas besoin d'en mettre trop, mais juste de livrer et de bien partager toutes les informations.
Finalement, que dirais-tu aux gens pour les convaincre d'aller voir Testament ?
C'est un film qui fait beaucoup réfléchir, ce n'est pas juste une histoire. Oui, c'est un polaroid de notre société, mais après ça, je pense que partout dans les propos et les textes, on voit que c'est extrêmement intelligent. Tu n’as donc pas le choix de sortir de là en te posant des questions.
Katia Gorshkova




Qu’est-ce que cela représente pour toi, de jouer dans ce film-là ?
Je pense que ça représente quand même un bon début dans une carrière, surtout dans une carrière sur le plan francophone. Je ne crois pas que j’aurais pu demander mieux en tant qu’apprentissage et expérience.
Que retires-tu de ton expérience ?
Premièrement, la confiance en moi. Tu as toujours le syndrome d’être comme imposteur. Pour moi, d’avoir la confiance de Denys Arcand, c’est grand. Le premier tournage, quand je suis arrivée sur le plateau, il m’a dit : « Katia, ton audition a été parfaite. » Quand tu es sur le plateau et que le réalisateur te dit ça, tu te dis : « Bon, je crois que j’ai de bonnes bases. Je crois que je sais quoi faire. » Il te laisse un peu aller, et il te demande : « Est-ce qu’on peut essayer comme ça, qu’est-ce que tu sens ? » Je me remets souvent en question, mais sur ce plateau-là, je me suis sentie vraiment à l’aise.
Quel a été ton plus grand défi au niveau des tournages, s’il y en a eu un ?
Je pense que c’était le stress nerveux, et le stress d’être au niveau, car d’être avec Rémy Girard, qui est quand même une légende au Québec québécoise, c’est stressant. Aussi, j’avais le stress des textes, de ne pas oublier pour ne pas retarder le processus.
Pour ceux qui n’ont pas encore vu le film, comment présenterais-tu ton personnage ?
Mon personnage s’appelle Vera Ivanovic. C’est une archiviste. Elle est quand même froide, mais on ressent vraiment une camaraderie avec le personnage principal. C’est un peu son point de repère au niveau des médias sociaux, comme c’est elle qui l’initie.
Que dirais-tu pour convaincre les gens d’aller voir le film ?
La distribution est incroyable. Aussi, c’est tellement un film avec un peu de tout. C’est drôle, ça remet en question les points de vue politiques et ça reste un beau film. Ça reste émouvant. C’est un bon film à aller voir, si tu veux vivre toutes sortes d’émotions.
Charlotte Aubin




Qu’est-ce que cela représente pour toi, de jouer dans ce film-là ?
Je me sens très privilégiée. Je suis une grande cinéphile. Je trouve que Denys, c’est un cinéaste audacieux, c’est une grande gueule, c’est quelqu’un de très cultivé. De faire partie de son œuvre, je trouve ça très significatif pour la cinéphile que je suis.
Comment présenterais-tu ton personnage à ceux qui n’ont pas encore vu le film ?
Je dirais que, Rosalie, c’est un personnage qui s’est construit beaucoup en altérité par rapport à sa mère. Elle vient d’une éducation plus classique, plus sévère. C’est un personnage qui a envie de faire une différence, qui veut que sa vie ait du sens en se mettant au service des autres, dont sa communauté, sa société. C’est quelqu’un qui a envie d’être investie dans la vie, et non d’être à l’extérieur de l’action. Elle est très touchante, très optimiste aussi.
Que dirais-tu aux gens pour les convaincre d’aller voir le film ?
Je dirais que c’est un film qui est un peu décapant, dans le sens qu’on va dans des zones dans lesquelles on ne va pas souvent. Je trouve que Denys a l’audace de faire une prise de position et qu’il ouvre des portes qu’on avait essayé de fermer, de cloisonner ou de mettre loin. Lui, il essaye de le remettre sur la table et de se dire « Pourrions-nous en parler un peu plus longuement ? » Je trouve aussi qu’il y a énormément d’humour. C’est une très, très belle distribution, donc c’est quelque chose d’un peu ludique quand même. Il souligne les absurdités dans lesquelles on vit.
Quelle a été ta plus grande difficulté au niveau des tournages ?
Ç’a été vraiment un charme. Je n’ai pas vraiment eu de difficultés, au contraire. La chose qui a été la plus dure est que moi j’étais quand même fébrile avant d’aller sur le plateau, car j’avais entendu dire que ça se passait très bien, et que c’était presque comme du grand cinéma classique. J’espérais juste d’être à la hauteur de son écriture, et finalement ç’a été un charme.
Guillaume Lambert




Qu’est-ce que cela représente pour toi, de jouer dans ce film-là ?
C’est un honneur. Quelle chance d’avoir mon nom dans ce film-là ! Ça me rend très honoré, et ému. Si on m’avait dit ça quand j’étais gamin, je ne suis pas sûr que je l’aurais cru. L’univers de Denys, c’est une invitation à venir faire ce qu’on fait dans la vie, soit à jouer, à créer un personnage. C’est une grande générosité cette invitation-là et c’est un excellent directeur d’acteurs. Moi, j’ai appris et j’apprends actuellement en regardant ces grands noms faire des entrevues.
Comment ton expérience avec Denys s’est-elle passée ?
Que du bonheur ! Ç’a été merveilleux, et très délicat. Il y a eu de la bienveillance, mais sous le signe de l’humour. Il y avait de la générosité aussi. Denys m’a déjà confié qu’il était un fan de Like-moi et ça m’avait beaucoup touché que Denys eût regardé Like-moi et qu’il eût aimé les sketchs. Ceci explique cela (rires). Je suis complètement ravi qu’un jour j’aie joué dans une émission à sketch, écoutée par Denys Arcand.
Quel a été ton plus grand défi au niveau des tournages ?
Dans mon cas, c’est sûr que c’est une toute petite affaire, parce que j’ai eu une seule journée de tournage là-dessus. Par contre, mon personnage est souvent au téléphone avec Caroline, donc tout était à créer. On n’avait même pas lu le scénario. On a accepté comme ça, alors je connaissais ma partie, mais je ne savais pas, par exemple, qui allait interpréter le rôle à qui je parlais au téléphone. Tout était à créer cette journée-là sur le plateau, et il fallait le faire avec Denys. On a aussi dû créer des tics à ce personnage-là, trouver la comédie là-dedans. La plus grande difficulté était donc de le créer tout simplement.
Que dirais-tu aux gens qui n’ont pas encore vu le film pour les convaincre d’y aller, hormis la distribution ?
Je pense que chaque film de Denys Arcand est un événement en soi et mérite d’être vu. Le cinéma québécois se porte très bien cette année avec les films qui ont bénéficié d’un très grand box-office. Je pense que la vague continue. Il faut aller voir ce film-là aussi pour se poser ces questions-là, puis pour réfléchir aux questions de société que le film soulève, et se faire sa propre opinion.


Soulignons que ce film est à l’affiche depuis le 5 octobre, dans 77 salles de cinéma à travers la province. Il s’agit d’un long-métrage à ne pas manquer, et surtout d’une bonne projection qui pousse à la réflexion. À titre de preuve, le départ fulgurant que l’œuvre a connu au box-office enregistrant plus de 440 000 $ soit un nombre record depuis la réouverture des cinémas suivant la pandémie de COVID-19. Bon visionnage !
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